Inquiétudes liées au Parcours d’intégration, entre idéal et réalité
Afin de corroborer aux préoccupations de ma prédécesseure, Anne De Vleeschouwer, qui exprimait dans son texte certaines inquiétudes, je ne peux que rejoindre son propos quand elle évoque la pression sur les accompagnatrices sociales et les accompagnateurs sociaux en prise directe avec le public sujet à l’obligation.
Le temps très limité pour effectuer un travail social d’accompagnement idoine ajoute de la tension inutile, là où il faudrait se réapproprier le temps nécessaire pour rassurer les personnes primo-arrivantes afin d’optimiser une assistance plus calibrée sur les besoins singuliers de chaque personne.
Le trauma de l’exil et le déracinement culturel provoque souvent de l’angoisse chez les personnes primo-arrivantes.
En additionnant ce vécu troublé à une obligation administrative limitée temporellement pour confirmer légalement une intégration légitime, cela peut entraîner une pression psychologique supplémentaire chez ces personnes déjà perturbées par une adaptation extrêmement rapide au pays d’accueil.
Sur le plan ontologique, cette mise en tension ne favorise pas toujours un accompagnement idéal vu que les personnes sont contraintes par cette obligation à laquelle elles doivent se conformer.
Gageons, comme le souligne ma prédécesseure, que l’étude Migrant Voices mettra en exergue les adaptations structurelles nécessaires sur lesquelles le secteur insiste également depuis longtemps, pour que le Parcours d’Intégration soit idéalement modélisé dans sa 4e version décrétale.
Et ce, autant pour le bien-être des accompagnatrices et des accompagnateurs qui réalisent un travail remarquable, que pour une reconnaissance digne et humaine des Droits fondamentaux des personnes primo-arrivantes qui devront suivre le Parcours d’Intégration.